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« Ceux que je suis » d’Olivier Dorchamps : à la gloire du père…

  • Écrit par : Serge Bressan

ceux que je suisPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Né à Genève, habitant Londres, double nationalité franco-britannique… voici Olivier Dorchamps, un des auteurs en vue en cette rentrée littéraire 2019. Un premier roman, « Ceux que je suis », sur les thèmes de l’exil, des liens du sang et de ceux du cœur. Un roman tout en rondeur délicate entre la banlieue parisienne et Casablanca, Maroc. Un homme vient de mourir, il était garagiste à Clichy, près de Paris- l’un de ses fils se souvient : « Mon père ne s’était jamais fait naturaliser. Il disait qu’à la douane, que ce soit à Paris ou à Casa, il serait toujours un Marocain en exil, jamais un Français en vacances. Alors à quoi bon ? » Son dernier désir : être enterré à Casablanca où il est né. Il avait trois fils qui ne souhaitent pas faire le voyage pour l’enterrement. Finalement, Marwan accompagnera la dépouille de son père. A « Casa », il retrouve sa grand-mère berbère- elle raconte : à 13 ans, elle a été vendue par les siens à une riche famille marocaine. Plus tard, quand le père de Marwan apprendra l’histoire, il en éprouvera une telle honte qu’il migrera vers la France. Alors, se promenant dans les rues de Casablanca et rencontrant des hommes qui furent amis avec son père, le fils va comprendre. Jusqu’alors, il n’avait jamais perçu la complexité de cet homme que fut son père… Avec « Ceux que je suis », avec ce premier roman, Olivier Dorchamps a su éviter tout pathos- il a écrit un texte à entrées multiples tout à la gloire du père, un texte qui brille par un ton juste, tout en délicatesse et pudeur.

Ceux que je suis
Auteur : Olivier Dorchamps
Editions : Finitude
Parution : 22 aout 2019
Prix : 18,50 €

Extrait:

« Il a souvent fait ça : rentrer tard sans prévenir. Oh, il ne buvait pas et ma mère avait confiance, il travaillait. Il travaillait depuis trente ans, sans vacances et souvent sans dimanches. Au début, c’était pour les raisons habituelles : un toit pour sa famille et du pain sur la table, puis après qu’Ali et moi avions quitté la maison, c’était pour ma mère et lui ; pour qu’ils puissent se les payer enfin, ce »s vacances ! En embauchant Amine pour les tâches lourdes au garage, il avait souri : non seulement il aidait un petit jeune qu’il connaissait depuis toujours, mais en plus il allait pouvoir emmener ma mère au cinéma, au restaurant, à la mer ; la gâter. Et la vie aurait moins le goût de fatigue… »


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