Par Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Les histoires de vie maritale de Feydeau sont excessivement drôles et mercantiles. Elles frôlent les limites de la bêtise et de la dérision au sein desquelles s’installent des personnages tout aussi loufoques et instables. Feydeau maniait la plume avec un équilibre extraordinaire comme l’escrimeur brette le fer. Rires et quiproquos vont de pair quand les couples se crêpent le chignon pour des soupçons de coucheries inavouées et des mélodrames conjugaux qui virent en délicieuses folies. Feydeau, c’est l’incarnation de l’épique et de l’absurde, l’icône de la virtuosité, le génie du dérèglement conjugal. Un régal de théâtre qui n’a de cesse d’enchanter un public avide de péripéties.

Didier Bezace démontre une nouvelle fois son incroyable inventivité de metteur en scène dans ce spectacle où les comédiens se fondent dans le jeu de farce et d’attrape conjugale de trois comédies de Feydeau, Léonie est en avance, Feu la mère de madame et On purge bébé. Le diable s’invite dans toutes les scènes sous la forme d’un des personnages. Les comédiens vont et viennent dans un ballet artistique qui s’articule dans une mécanique finement huilée. Les comédiens s’emparent avec facétie de la superficie de la scène où rien n’est laissé au hasard. La scénographie se matérialise par l’installation d’un grand tréteau au centre du plateau, lequel vit au rythme de l’emballement des couples et des personnages affectés.
L’enchainement des situations s’active dans un respect partagé au vaudeville sur scène et en régie. Le collectif artistique est concorde, les comédiens font jeu de corps et d’esprit des personnages respectifs incarnés. Les changements de costumes et les prises de position se fondent avec subtilité dans l’articulation de la mise en scène menée de main de maître par Didier Bezace. Sitôt le changement de tableau, le technicien en régie s’active, in situ, aux nouveaux paramétrages de jeu de lumières et la magie opère. Les gens installés de front et sur les côtés sont les témoins privilégiés d’un théâtre de place publique où fusent les rires de sièges en sièges. L’affolement s’empare de la scène et de la salle, la complicité comédiens–public est tous les instants.
Didier Bezace a réussi un spectacle abouti en ouverture de la saison 2016-2017 au Théâtre de L’Aquarium. Quand le diable s’en mêle, une distribution de grande qualité avec Philippe Bérodot, Jean-Claude Bolle-Reddat, Thierry Gibault, Clotilde Mollet, Océane Mozas, Lisa Schuster, Luc Tremblais. Sont à citer, les techniciens qui ont apporté leur savoir-faire et leur expérience respective à la concrétisation du spectacle.

Quand le diable s’en mêle, un grand Feydeau signé Didier Bezace & Co.

Quand le diable s'en mêle
D’après trois pièces de Georges Feydeau
Léonie est en avance, Feu la mère de madame, On purge Bébé
Adaptation et mise en scène de Didier Bezace
Collaboratrice artistique, son et accessoires : Dyssia Loubatière / chorégraphie : Cécile Bon / scénographie : Jean Haas et Didier Bezace / lumière : Dominique Fortin/ costumes : Cidalia da Costa/ maquillage et coiffure : Cécile Kretschmar
Régie générale lumière et son : Léo Thévenon / régie plateau : Jeanne Putelat / habilleuse : Lisa Winzelle / maquilleuse : coiffeuse
Sophie Niesseron, administration Karine Méraud
Avec Philippe Bérodot, Jean-Claude Bolle-Reddat, Thierry Gibault, Clotilde Mollet, Océane Mozas, Lisa Schuster, Luc Tremblais.
 
- Du 9 septembre au 1er octobre 2016 , du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 16 h - au Théâtre de l’Aquarium - La cartoucherie ( route du Champ de Manœuvre , 75012 Paris )
01 43 74 72 74 du lundi de 15h à 19h et du mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 19h
> Navette gratuite Cartoucherie
1h avant et après les représentations
au métro château de Vincennes
> En journée, les lundis et en dehors des jours de représentation
le bus 112   (zone 3 sauf les WE)  , arrêt Cartoucherie

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