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Pacamambo : une histoire merveilleuse sur un pays imaginaire pour les petits et les grands

PacamamboPar Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ La perte d’un être cher réveille des sentiments d’amour insoupçonné, l’envie de lui dire des choses jamais révélées, de rester à ses côtés pour un temps indéfini. Les souvenirs élèvent une stèle de la mémoire fleurie des p’tits moments de bonheur arrosé des larmes de peur et d’incertitude. L’enfance peine à comprendre la mécanique de la vie et de la mort. Des éléments indissociables de l’existence qui touchent le commun des hommes et ce, quel que soit la couleur de leur peau et de leur origine. L’homme, sa vie durant, suivra nombre de chemins tracés entre ombre et lumière. Jusqu’au jour du dernier souffle où son corps deviendra aussi froid que le marbre et son âme s’envolera vers un ailleurs insondable.

L’écriture de Wadji Mouawad bouleverse le monde de l’enfance en portant l’intonation sur ce fait de vie qu’est la mort. Comment l’enfant accepte la disparition d’un proche avec lequel il entretenait une relation familiale complice ? Comment lui expliquer qu’après la mort, il n’y a plus rien, excepté les souvenirs ?
Julie a disparu dix-neuf jours durant avec son chien Le Gros. Marie-Marie, sa grand-mère, lui a toujours parlé de Pacamambo, un pays où se retrouvent tous les gens qui se sont aimés sur la terre. Pacamambo, un cri de liberté ! Pacamambo, un ailleurs peuplé d’hommes qui décident enfin d’être ce qu’ils n’ont jamais été. Marie-Marie avait la peau blanche et caressait l’espoir d’être noire une fois arrivée à Pacamambo. Julie aimait sa mamie à ne plus vouloir la quitter, même morte, jusqu’au jour où elle décida d’affronter de face La Mort dans son insouciance.
La mort est une remise en question pour ceux qui restent. Une question universelle qui relève de la psychiatrie quand se greffent des écueils existentiels dans l’esprit des « naufragés » qui survivent en attendant d’être avalés à leur tour. C’est ce drame qui gangréna le p’tit monde de Julie qui évoque dans son récit Pacamambo tel un livre de voyages où les images se dressent en pop-up. Accompagnée de Le Gros, son chien, Julie ne s’enferme pas dans un mutisme, mais commence un voyage qui la conduit vers l’imaginaire que lui narrait Marie-Marie. Pacamambo ! Pacamambo ! criera-t-elle à maintes reprises !
Pamina de Hautecloque, Julie, se révèle une narratrice exaltante qui emmène le public dans son long voyage vers Pacamambo. La jeune comédienne fait preuve d’une maitrise incroyable en faisant corps avec son personnage. Les émotions se lisent sur les lèvres selon les degrés d’intensité ou de pudeur partagés avec la mort de Marie-Marie. Pamina de Hautecloque, quelle magnifique comédienne !
Rafaële Minnaert, Marie-Marie, un rêve de grand-mère ! Un regard profond et sensible, des attentions qui soulignent un amour sans faille pour sa petite-fille. Quel plaisir de voir de nouveau Rafaële Minnaert dans une belle histoire.
Jock Maitland, Le Chien, un personnage fantaisiste et tellement complice de Julie. Il incarne l’animal fidèle qui comprend le malaise de situation et aboie de satisfaction ou de désapprobation pour se manifester. Un joli rôle interprété avec exigence et abnégation.
Vianney Ledieu, Le Psychiatre, une rentrée remarquée pour ce jeune comédien qui convainc par la douceur et la persuasion qu’il donne à son personnage.
Aloysia Delahaut, La Lune et La Mort, se révèle une nouvelle fois captivante et entière dans l’interprétation de deux éléments que tout oppose, la lune et la mort. Aloysia Delahaut, un bel astre de comédienne.
Joseph Olivennes réalise une excellente mise en scène car les comédiens prennent possession de l’espace avec aisance, les enchainements sont rôdés à la perfection et l’histoire de ce beau récit se décline avec la magie de la création lumières qui s’adapte selon.

Pacamambo ! Pacamambo ! Le public était debout pour saluer cette belle réalisation collective.

Pacamambo
Auteur : Wajdi Mouawad
Mise en scène : Joseph Olivennes
Distribution : Pamina de Hauteclocque, Jock Maitland, Vianney Ledieu, Aloysia Delahaut,  Rafaële Minnaert, en alternance avec Anne Lefol
Théâtre tout public à partir de 7ans

- Du 18 août au 2 septembre 2016 jeudi, vendredi et samedi 19h30
- Du 10 septembre au 26 novembre 2016 uniquement les samedis à 17h30

A l'Essaïon Théâtre , 6, rue Pierre au lard (à l'angle du 24 rue du Renard) 75004 Paris

BUS : 38, 47, 75 ou 29. Arrêt Centre Georges Pompidou.
Métro ligne 1: Hôtel de ville / Metro ligne 11 : Rambuteau / Metro ligne 1, 4, 7, 11, 14 : Châtelet

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