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La Dame Blanche : une pièce qui ne vous laissera pas de glace

La dame blanchePar Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ La Dame Blanche, souvenir de nos angoisses de jeunesse, cauchemar de nos soirées de colonies de vacances. Sébastien Azzopardi nous propose de replonger dans cette légende à travers sa nouvelle création.

Dès votre arrivée, tout est fait pour vous faire rentrer dans une atmosphère pesante : sous les dorures du Théâtre du Palais Royal, les zombies remplacent les ouvreuses habituelles pour vous accueillir et jouer avec vos peurs. Une ambiance particulière s’installe, les frissons parcourent le public et l’angoisse se lit sur les visages. On s’amuse de voir son voisin s’inquiéter d’avoir des fauteuils vides derrière lui ou sa voisine se cramponner au sien. La légende peut commencer et les lumières s’éteindre.
La Dame blanche, c’est l’histoire de Malo Tiersen, jeune gendarme d’un petit village breton, bousculé entre l’amour de sa femme et la passion torride qu’il entretient avec sa maîtresse. Une vie chahutée jusqu’à cette nuit noire et pluvieuse où un terrible accident va bousculer ses équilibres et le hanter à chaque minute.

On notera une mise en scène originale avec un décor innovant rempli de trouvailles et d’effets spéciaux; mais aussi un spectacle vivant et participatif où les comédiens, chose rare, investissent la salle comme scène à part entière de leur jeu. Pour notre plus grand plaisir. Si l’histoire est simple et le fil conducteur classique, la pièce reste divertissante et l’on passe du rire à l’émotion en un rien de temps.
On applaudira la justesse du jeu des acteurs avec un Arthur Jugnot pertinent dans son rôle tourmenté, tantôt drôle et sympathique, tantôt froid et sombre, et une Anaïs Delva, plus connue pour être la Reine des Neiges que la Dame Blanche, dont on découvre l’énergie et la présence de comédienne dans une prestation convaincante.

Sébastien Azzopardi avait annoncé : « nous allons nous amuser à vous faire peur ». On regrettera qu’il ne soit pas allé au bout de son idée. On ne va pas vous mentir, une fois l’accueil passé, on tremble peu et la peur suscitée reste bon enfant dans l’esprit d’un manoir hanté ou du train fantôme. On finit par se demander si cette Dame Blanche n’est pas le reflet de nos propres démons et une hantise née uniquement de nos crispations intérieures. On pouvait s’attendre aussi à un texte plus fin, moins convenu par moments, d’un Azzopardi qui nous avait habitués à une écriture subtile et raffinée (Le tour du monde en 80 jours) et un humour plus recherché (Coup de Théâtre). Cette pièce est cependant une valeur sûre de cette rentrée, un thriller fantastique, drôle et déjanté qui arrive à nous tenir en haleine jusqu’à la fin et dont certaines scènes semblent transposées d’un film de cinéma par la qualité de la mise en scène et de l’éclairage.

Comme le dessert du même nom, La Dame Blanche se savourera par gourmandise et ne vous laissera pas de glace.

La Dame Blanche
Auteurs : Sébastien AZZOPARDI et Sacha DANINO
Metteur en scène : Sébastien AZZOPARDI

- Au Théâtre du Palais Royal  du 10 septembre 2015 au 23 juillet 2016

- Du 14 septembre 2017 au 6 janvier 2018 au Théâtre de la Renaissance ( 20, Boulevard Saint-Martin, 75010 PARIS)

 

 

 

 

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