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I am the cosmos : un seul en scène réussi et abouti sur le sens à donner à la vie

  • Écrit par : Julie Cadilhac

feux de la rampePar Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ Il entre. Trébuche. Retente. Hésitant. Un reflet de sa propre vie et du propos qu’il va développer. Quel espace lui est réservé ? Comment l’occuper ?

Luc Guiol nous dévoile les travers de sa vie. : « j’ai 35 ans. 37, pour être précis. Ça va. Statistiquement, il me reste environ 40 ans à vivre Â» D’emblée, il annonce qu’il va parler de lui et de lui uniquement. Mais le propos est loin d’être égocentrique : conscient de son insignifiance, il balance entre moments autobiographiques et interrogations sur la vie. C’est son bilan à mi-parcours : qu’est-ce que j’ai fait, que me reste t-il à accomplir? Droit d’inventaire d’un artiste chômeur comme il se définit. A travers son prisme, il nous questionne aussi sur ce que sont devenus nos rêves d’enfant, nos envies, nos ambitions, notre jeunesse. On regarde sa vie tout en réfléchissant à la nôtre.

[bt_quote style="default" width="0"]Vous pensez souvent au suicide ? Moi, parfois, j’aimerais me désabonner, mais la vie n’a pas de concurrent.[/bt_quote]

C’est tout le charme de ce seul en scène réussi et abouti : souligner l’absurdité de notre société et le but de nos existences à travers un texte fin et intelligent. L’humour est parfois noir, souvent grinçant, toujours drôle. L’ensemble est subtil et poétique.
Formé au Conservatoire, Luc Guiol joue de son talent d’acteur, maitrisant la scène et surtout en étant le maître du temps : il distille le rythme de son propos et joue avec les silences. Il chuchote à son public créant malaise et confidence. Il alterne l’impuissance, la fragilité avec l’extraversion et la grandiloquence décalée et énergique.

Parce que c’est aussi son histoire, il fait preuve d’humilité et de pudeur pour décrire la condition du comédien, l’ambition de l’acteur et l’échec de sa situation. Il apporte de la profondeur, y compris dans sa chanson « Orange Song Â» où il nous incite à profiter un maximum de la vie avant la mort car que reste t-il de l’orange une fois qu’elle est pressée ?

Avec sensibilité, il nous force à regarder notre vie, passé et futur. A travers lui, il parle de nous. Comme une ultime ambiguïté entre réalité du quotidien et réflexions existentielles.
Au final, comment peut-on passer autant de temps avec soi-même pour finalement aussi peu se connaitre ? C’est tout le propos philosophique : donner un sens (ou un non-sens) à sa vie !

 I am the cosmos

De et avec Luc Guiol

Dates et lieux des représentations: 

- Jusqu'au 26 mars 2018 au Théâtre Les Feux de la Rampe (2, rue Saulnier,75009 Paris)


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