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Lazare Herson-Macarel : "Au théâtre, de l'âme circule, s'échange, se transmet."

Edmond Rostand

Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Après avoir suivi une Formation en Classe Libre au cours Florent (avec Jean-Pierre Garnier) puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique avec Daniel Mesguich et Nada Strancar, Lazare Herson-Macarel a travaillé notamment avec Léo Cohen-Paperman, Nicolas Liautard, Olivier Py, Sophie Guibard , Jean-Pierre Garnier , Benjamin Porée, John Malkovich , Cécile Arthus , Jade Herbulot et Julie Bertin. Depuis 2003, il dirige la compagnie de la Jeunesse aimable et a écrit six pièces de théâtre dont "L’enfant meurtrier" – qui a reçu les encouragements du Centre National du Théâtre. Au NTP ( Festival du Nouveau Théâtre Populaire ( 49250 Fontaine-Guérin) - qui « a pour objectif de proposer au public le plus large (c’est-à-dire aux tarifs les plus bas) les grands textes du répertoire dans des mises en scène reposant avant tout sur la présence des acteurs et l’amour du poème dramatique »), il a joué Buckingham dans Richard III , François Mitterrand dans Le Jour de Gloire est arrivé,  Trofimov dans La Cerisaie, Othello, Don César de Bazan dans Ruy Blas , Saint-Just dans La Mort de Danton, Le Marquis de Carabas dans Le Chat botté,Puck dans Le Songe d’une nuit d’été ou encore Mercutio dans Roméo et Juliette…et mis en scène La Paix, Oedipe-Roi, Falstafe, Le Cid, Le Chat botté, Le Misanthrope. En novembre 2017, au Théâtre Jean Vilar de Suresnes, ont eu lieu les premières représentations de Cyrano de Bergerac de la compagnie de la Jeunesse aimable…Comment ne pas être tenté de proposer  à Lazare Herson-Macarel quelques questions à propos de cette création autour d’une des pièces majeures du répertoire français!?

Pour commencer peut-être, une question simple : si vous deviez résumer Cyrano avec un ou deux vers de la pièce de Rostand, le(s)quel(s) serai(en)t-ce…et pourquoi?

A la fin de l'acte II, Cyrano dit à Christian : "Veux-tu sentir passer de mon pourpoint de buffle / Dans ton pourpoint brodé l'âme que je t'insuffle ?" Ces deux vers résument bien le noeud de l'intrigue, mais au-delà, ils sont la preuve de ce que Cyrano est une grande pièce sur le théâtre. C'est ce que dit tout poète à tout acteur, mais c'est aussi ce que dit l'acteur au spectateur : au théâtre, de l'âme circule, s'échange, se transmet. Il est question d'"insuffler de l'âme" : c'est-à-dire de vivre et de vibrer les uns par les autres.

Nous, on choisirait : « Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès! Non! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile! »…Ce qui irait peut-être avec votre volonté de vouloir « rendre palpables pour le spectateur d’aujourd’hui (..) la mélancolie de Rostand - (...) la mélancolie de Cyrano », non?

Peut-être. Nous sommes dans une oeuvre ou la mélancolie n'est pas le contraire de la joie, au contraire, on puise l'un dans l'autre à l'infini. Chaque soir, Eddie Chignara peut décider de donner une couleur radicalement différente à un vers aussi vertigineux, aussi profond que celui-là. "C'est bien plus beau lorsque c'est inutile", puisque la vie même est inutile. C'est ce que Cyrano a compris, c'est la seule leçon qu'il ait à nous donner. Plus tard il dira : "J'aurai tout manqué, même ma mort..." Cyrano nous raconte cela ; la vie est toujours un échec, une défaite, une chute, mais on peut chuter... avec panache.

Sauf que, chipotons un peu, la "mélancolie de Rostand", comment la rendre palpable, puisque vous la dissociez visiblement de celle de son personnage éponyme?

Au contraire ! Je crois que Rostand fait une sorte d'autoportrait masqué, qu'il s'affuble d'un nez grotesque pour pouvoir dire ce qui ne peut pas se dire. Grâce à ce subterfuge, Cyrano nous émeut, nous passionne, nous inspire - au moins autant par ses failles et faiblesses, que par sa virtuosité. Après le succès de la création en 1898, Rostand devient dans l'esprit collectif le successeur de Victor Hugo, ce à quoi il n'a pas survécu. Il est obligé de ressusciter Cyrano dans de nombreuses interviews et entretiens. Littéralement, il parle pour lui. Et littéralement, il ne se relèvera pas de ce succés fulgurant, car il y a chez l'un comme chez l'autre un malaise profond vis-à-vis du succès et des honneurs. On devine chez l'un comme chez l'autre beaucoup de timidité, beaucoup de pudeur, beaucoup de délicatesse, qui sont des choses autrement plus rares, autrement plus belles aujourd'hui que la fierté tapageuse. Au fond, je ne dissocie Cyrano de personne, puisque je l'ai mis en scène dans l'idée que nous étions tous, acteurs et spectateurs, un Cyrano unique qui ne demande qu'à s'exprimer librement.

[bt_quote style="default" width="0"]Au fond, je ne dissocie Cyrano de personne, puisque je l'ai mis en scène dans l'idée que nous étions tous, acteurs et spectateurs, un Cyrano unique qui ne demande qu'à s'exprimer librement.[/bt_quote]

CyranoEddie Chignara est, on vous cite, votre « acteur-monde, un ogre de théâtre, un travailleur acharné, un rythmicien génial, doué de cette générosité essentielle qui le fait toujours dépasser l’horizon d’attente des spectateurs. » Soit. Comment avez-vous donc choisi les figures qui l'accompagnent. Celle de Christian, qui complète cette « figure de roman » digne de la belle Roxane. Celle de Roxane, précieuse au caractère affirmé et romantique et celle du fougueux De Guiche?

En effet, j'ai une grande admiration pour Eddie Chignara qui joue Cyrano. Mais elle est tout aussi grande pour chacun des membres de la troupe. Là encore, tout le projet de la mise en scène a consisté à dire : il n'y a pas un seul Cyrano dans le théâtre, il y en a douze - c'est-à-dire toute la troupe. Et au-delà, il y en a des centaines, puisque chaque spectateur devrait se sentir être Cyrano. Chaque spectateur devrait pouvoir sentir que cet héroïsme, cet humour, cette bravoure, cet appétit de savoir, cette fantaisie, ce sens du jeu sont à sa portée. "Malheur au pays qui a besoin de héros !" comme le dit le Galilée de Brecht : nous n'avons pas besoin d'idéaliser Cyrano, mais de sentir qu'il est de la même étoffe que nous, amoureux comme nous, courageux comme nous, libre comme nous, épris de justice comme nous. Dans cette logique, j'ai cherché à donner toute leur mesure aux personnages qui entourent Cyrano. Plutôt que de les effacer au profit du personnage principal, j'ai tenté de mettre en scène également leurs désirs, leurs révoltes, leurs espoirs, leur détermination, leur indépendance. C'est particulièrement vrai du personnage de Roxane, qui n'est pas du tout - quand on lit attentivement la pièce - la jeune première affectée et naïve qu'on peut imaginer. C'est au contraire un personnage incroyablement moderne, sans l'énergie duquel il n'y aurait pas de pièce ! De même, Christian est un personnage extrêmement riche, perdu dans une forêt d'illusions, d'espoirs, d'érotisme et de crainte. Les vrais héros de cette histoire, auxquels les spectateurs - et notamment les jeunes spectateurs - peuvent s'identifier, ce sont Roxane et Christian. C'est la raison pour laquelle j'ai fait appel à des acteurs qui sont des compagnons de route de longue date. (Morgane Nairaud et Joseph Fourez, mais aussi Julien Campani, Philippe Canales, Céline Chéenne, Gaëlle Voukissa, Harrison Arevalo, David Guez, et Salomé Gasselin, Pierre-Louis Jozan pour la musique).

[bt_quote style="default" width="0"]Chaque spectateur devrait pouvoir sentir que cet héroïsme, cet humour, cette bravoure, cet appétit de savoir, cette fantaisie, ce sens du jeu sont à sa portée. "Malheur au pays qui a besoin de héros !" comme le dit le Galilée de Brecht : nous n'avons pas besoin d'idéaliser Cyrano, mais de sentir qu'il est de la même étoffe que nous, amoureux comme nous, courageux comme nous, libre comme nous, épris de justice comme nous.[/bt_quote]

Pour qualifier cette pièce aux très nombreux personnages, vous utilisez le mot «  profusion » et ajoutez que cela «  dit quelque chose du théâtre que vous voulez faire ». Quel théâtre défendez-vous ? Un théâtre excessif, généreux, engagé jusqu’à la moëlle, idéaliste ?

Oui, il y a quelques chose de profondément optimiste dans le désordre, l'excès et la profusion. Quelque chose qui permet la réinvention du monde, la remise en cause des structures qui nous contraignent. Quelque chose susceptible de nous libérer, y compris de nos propres peurs. Cette profusion est un luxe auquel tout le monde devrait avoir droit. Cette profusion remet tout le monde à égalité et provoque une joie qui est un premier pas vers l'action. Ainsi, plutôt qu'un théâtre idéaliste, je dirais que nous défendons un théâtre de la désobéissance.

Cyrano « nous inspire la liberté, l’insolence, l’insoumission, le désir d’insurrection pour un monde meilleur, le refus des compromissions, des paresses intellectuelles et des résignations – toutes choses dont notre société oublie petit à petit qu’elles sont possibles. » Sont-elles vraiment possibles aujourd'hui? Ces qualités ne sont-elles pas inhérentes à un autre siècle, à d'autres moeurs, d'autres sociétés où soi-même passe avant l'autre, la carrière avant la moralité, le plaisir avant l'éthique? Existe-t-il des êtres réels qui peuvent affirmer sans rougir un peu «  moi c’est moralement que j’ai mes élégances »? Cyrano n’est-il justement pas ce grand héros « brillant et national » parce qu’il incarne une capacité de désobéissance, un idéalisme chevronné et une authenticité inaccessibles? Et là…c’est avec la mélancolie du spectateur que la pièce de Rostand tirerait ses plus belles envolées…

Je travaille actuellement à une adaptation de "Splendeurs et Misères des Courtisanes" de Balzac, qui sera créée l'année prochaine en ditpyque avec "Illusions Perdues" dans le cadre de la dixième édition du festival du Nouveau Théâtre Populaire. On assiste dans la Comédie Humaine, pour le meilleur et pour le pire, à l'invention de l'individualisme. Nous vivons aujourd'hui au coeur d'un système économique qui est la traduction directe de cette vision du monde - si bien que la concurrence, le désir de posséder, le désir de prospérer à n'importe quel prix nous sont sans cesse présentés comme des réflexes normaux, humains, raisonnables. Les Cadets de Gascogne, comme la troupe de théâtre, sont des formes de résistance collectives et nécessaires, où l'on vit les uns pour les autres plutôt que chacun pour soi. Cyrano lui-même est un contrepoint indispensable au rationnalisme économique d'aujourd'hui ("- Pour vivre tout un mois, alors ? - Rien ne me reste. / - Jeter ce sac, quelle sottise ! - Mais quel geste !") C'est un homme du XVIIème siècle, mais nous avons besoin qu'il survive ! Nous avons besoin d'êtres qui rejettent tous les pouvoirs, qui préfèrent dire "nous" plutôt que "je", qui préfèrent l'être à l'avoir, qui ont un regard pour la nature et de l'humilité devant l'univers, des défenseurs de la folie et de l'utopie. Nietzsche, contemporain de Rostand, écrit dans La Généalogie de la Morale : "A l'amour du prochain, je préfère l'amour du lointain !" C'est cet esprit là qui anime notre Cyrano, et qui le rend chaque jour plus contemporain, puisqu'il est chaque jour plus anachronique.

Cyrano est perçu depuis toujours comme une figure séduisante et un modèle à suivre ; on n’en retient  jamais son côté « Capitan » de Commedia dell’arte, excessif en tout, vantard…En effet, la scène du récit de la bataille aux Gascons ou encore la scène finale où il se bat contre des allégories montrent tout de même les travers de ce personnage hâbleur… Est-ce sa mélancolie et sa mauvaise fortune qui lui ont accordé cette sympathie du public? Sont-ce ses mots inspirés? Lui pardonne-t-on tout parce que, justement, il est authentique et vrai?

Cyrano n'est ni plus vrai ni plus authentique qu'un autre. Il est courageux face aux hommes, mais il est terrifié face aux femmes. Ce qu'il fait à Christian est moralement indéfendable - il est d'ailleurs largement responsable de sa mort à la fin de l'acte IV. Son amour pour Roxane est l'histoire d'un long mensonge et d'une longue dissimulation. A l'acte V, Roxane dit "J'aperçois toute la généreuse imposture !" Non, décidément, Cyrano pour nous n'est pas un héros. C'est un poète, ce qui est différent. On pardonne beaucoup aux poètes.

Quel type de scénographie avez-vous imaginé pour votre Cyrano qui évoque des lieux très divers comme une zone de bataille, les devants d’une demeure avec balcon etc.?

Les descriptions de décor que fait Rostand sont de véritables poèmes en prose, toujours invisibles. En cohérence avec le travail mené au sein du Nouveau Théâtre Populaire, et en collaboration avec la scénographe Ingrid Pettigrew - j'ai voulu que la scénographie soit une épure radicale, quelque chose d'extrêmement simple. Le vrai décor, c'est le poème, c'est la musique. Nous avons donc quelques éléments très simples dont la disposition raconte tour à tour l'Hôtel de Bourgogne, la pâtisserie de Ragueneau, le balcon de Roxane, le siège d'Arras, le couvent... C'est notre manière de faire confiance à l'imagination, à l'intelligence du spectateur. C'est notre manière aussi d'arracher la pièce à son folklore historique et militaire, pour faire entendre la beauté du vers, la force des passions, la profondeur de la pensée. 

"Je rêve la mise en scène de Cyrano comme l’occasion de rendre Rostand à cet idéalisme essentiel qui dépasse de très loin les satisfactions poétiques, rhétoriques et militaires." Allez, on vous charrie un peu mais…c’est très ambitieux, non? Et par quels "artifices" y parvenez-vous? Comme je l'écrivais plus haut, par le moins d'artifice possible. En faisant le vide autour des acteurs, en leur donnant l'occasion de dire à travers les vers de Rostand les choses les plus personnelles : ce que c'est de désirer, ce que c'est de craindre, ce que c'est de rire. Cet "idéalisme essentiel", c'est tout simplement celui que nous avons tous connu avant d'être pris dans le jeu des hypocrisies sociales ; c'est l'idéalisme de l'enfant-poète que nous avons été.

….Ce qui me permet de conclure avec cette dernière question ; vous dîtes que « le théâtre n’est pas un artifice », que « c’est le dernier refuge de la réalité ». Doit-on y comprendre que le théâtre est plus vrai que la réalité derrière son masque? qu’il est le seul endroit où l’on a la liberté d’être encore soi?

Oui, le théâtre me semble la meilleure "école de liberté". Protégé par le jeu, on peut y dire ce qui ne peut pas se dire. Masqué, on peut s'y démasquer. Mais au-delà, je voulais dire aussi que le théâtre - à l'heure où nos vies, nos voix, nos désirs sont chaque jour plus virtuels - est l'endroit où les choses ont lieu pour de vrai. Le théâtre a comme changé de nature. On venait y voir de l'imaginaire, on vient y retrouver du réel. Une parole réelle, un jeu réel, un risque réel. C'est cela aujourd'hui qui est devenu rare et spectaculaire. C'est ce désir-là qui nous permet d'être sûrs qu'il y aura toujours du théâtre.

[bt_quote style="default" width="0"]Mais au-delà, je voulais dire aussi que le théâtre - à l'heure où nos vies, nos voix, nos désirs sont chaque jour plus virtuels - est l'endroit où les choses ont lieu pour de vrai. Le théâtre a comme changé de nature. On venait y voir de l'imaginaire, on vient y retrouver du réel. Une parole réelle, un jeu réel, un risque réel. C'est cela aujourd'hui qui est devenu rare et spectaculaire.[/bt_quote]

CYRANO
Edmond Rostand
Mise en scène : Lazare Herson-Macarel
Avec Harrison Arevalo, Julien Campani, Philippe Canales, Céline Chéenne, Eddie Chignara, Salomé Gasselin, David Guez, Pierre-Louis Jozan, Morgane Nairaud, Roxane, Gaëlle Voukissa

Scénographie : Ingrid Pettigrew | Costumes Alice Duchange | Lumière Jérémie Papin | Création musicale Salomé Gasselin et Pierre-Louis Jozan | Maquillage Pauline Bry | Régie générale Thomas Chrétien | Collaboration artistique Philippe Canales | Assistanat à la mise en scène Chloé Bonifay | Administration et production Lola Lucas assistée de Léonie Lenain
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Production Compagnie La Jeunesse aimable
Coproduction Théâtre de Suresnes Jean Vilar (92), Scènes du Golfe, Vannes (56) ; Théâtre Roger Barat, Herblay (95) ; 
Théâtre André Malraux, Chevilly-Larue (94) ; Les Passerelles, Pontault-Combault (77) ; Théâtre Montansier, Versailles (78).
Avec l’aide à la création de la Région Ile-de-France et la participation du Jeune Théâtre National.

Dates et lieux des représentations: 

-17 novembre 2017 : Théâtre André Malraux, Chevilly-Larue (94)
-21 au 24 novembre 2017 : Théâtre de la Coupe d’or, Rochefort (17)
-28 novembre 2017 : Théâtre de Cachan (94)
-5, 6 et 7 décembre 2017 : Théâtre d’Angoulême/scène nationale (16)
-21 décembre 2017 : Les Passerelles, Pontault-Combault (77)
-17 au 21 janvier 2018: Théâtre Montansier, Versailles (78)
-23 janvier 2018 : Carré Sévigné, Cesson-Sévigné (35)
-26 janvier 2018 : Théâtre Roger Barat, Herblay (95)
-28 janvier 2018 : Le Figuier Blanc, Argenteuil (95)
-30 janvier 2018 : Le Forum/scène nationale 61, Flers (61)
-1er et 2 février 2018: Le Tangram/scène nationale, Evreux (27)
-8 au 11 février 2018: Théâtre Jean Arp, Clamart (92)
-13 et 14 février 2018: Scènes du Golfe, Vannes (56)
-19 au 22 février 2018: Le Quai, CDN d’Angers (49)
-24 février 2018: Pianocok’Tail, Bouguenais (44)
-9 mars 2018:Théâtre du Blanc-Mesnil (93)
-13 et 14 mars 2018: Carré Magique, Lannion (22)
-17 mars 2018: Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec (93)
-20 mars 2018: Théâtre Edwige Feuillère, Vesoul (70)
-23 mars 2018: L’Orange Bleue, Aubonne (95)
 

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