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Woodstock : en voiture pour un road-trip musical et psychédélique hallucinogène !

WoodstockPar Julie Cadilhac- Lagrandeparade.fr/ Welcome to Woodstock est un voyage initiatique au pays des hippies, un spectacle interprété en live par 12 artistes musiciens, chanteurs et comédiens. Nous sommes en 1969 : une bande de copains, idéalistes et enthousiastes vis à vis des idées révolutionnaires véhiculées par mai 68, décide de partir de Paris  jusqu'à Woodstock pour assister au plus grand concert de tous les temps. Sur les routes américaines, la tête pleine des chansons des Canned Heat, des Who, des Doors, de Janis Joplin, Bob Dylan, Jefferson Airplane, Jimi Hendrix et de tous les plus grands artistes de la contre-culture américaine de cette époque, ils découvrent l’amour, le sexe libre et la drogue …

Mêlant étroitement scènes jouées, chansons cultes, projections d’images d’époque et vidéos psychédéliques, ce spectacle invite tout autant au divertissement qu’à la nostalgie. "Welcome to Woodstock", c’est la promesse de passer une très bonne soirée en compagnie d’une troupe de comédiens à la jeunesse revigorante et de musiciens de qualité qui se réapproprient un répertoire jubilatoire…ça chante, ça danse, ça gratte les cordes et ça pétille de couleurs et de bonne humeur ! Les séquences vidéos sont époustouflantes ( pas la peine de tester le LSD…on vous offre un décollage psychédélique délirant). Venez donc faire l’amour, pas la guerre au Comedia!

Lors des répétitions, nous avons rencontré l’auteur du spectacle et producteur, Jean-Marc Ghanassia, ainsi que son metteur en scène, Laurent Serrano, histoire d’en savoir davantage sur la genèse et les coulisses de la création de ce spectacle.

ghanassiaJean-Marc Ghanassia, auteur et co-producteur du spectacle

A la genèse de ce projet?
L’amour, d’abord, que je pouvais porter pour la musique de cette époque. Ces chansons ont bercé mon adolescence et je les ai gardées en moi. Je les ré-entends de temps en temps à la radio mais j’avais l’impression qu’elles étaient en train de mourir parce que les chansons qu’on ne chante pas et qu’on ne joue pas sur scène finissent par s’effacer de la mémoire. Il y a eu évidemment des reprises et des réinterprétations mais l’idée que ces musiques se condamnait à finir dans un musée m’embêtait. Je me suis donc dit qu’on pourrait les remettre encore une fois sur scène et en les re-situant en plus dans le contexte actuel.

La nostalgie est un moteur donc de cette création? Y-a-t-il aussi une réflexion sur la jeunesse actuelle, peut-être plus désabusée ou... qui aurait besoin de retrouver ce souffle de mai 68?

Je vais vous dire deux choses. Quand on a re-découvert Vivaldi, presque un siècle et demi après, ce n’était pas par nostalgie mais simplemet parce que c’était magnifique. J’ose dire la même chose de ce répertoire dont aujourd’hui il ne reste que des traces d’enregistrements anciens, remixés tant qu’on veut mais qu'on n’a rarement le plaisir d'entendre interprété. En plus, il reflète une époque durant laquelle on a essayé de changer le paradigme moral, de créer une société nouvelle ; cette musique porte une histoire, celle de ce changement de société…et je trouve qu’aujourd’hui, de ci de là, pour lutter contre cette droitisation ambiante, où la jeunesse a envie de recréer quelque chose de nouveau, ces chansons peuvent coïncider avec cette aspiration, en retrouvant cette sorte de rock politique d'alors et en y goûtant.

Un mot sur la distribution?
Cela s’est fait de la manière la plus classique qui soit car je suis producteur de théâtre à l’origine ; nous avons fait des appels à casting sur internet et nous avons privilégié d’abord le théâtre …enfin...le théâtre chanteur. Et nous avons rencontré des personnalités très différentes.

Vous définiriez « Welcome to Woodstock » comme une comédie musicale?

Le concept de comédie musicale est mal défini en France. Les véritables comédies musicales sont américaines ; elles ne fonctionnent pas ni se sont écrites du tout comme les françaises. Non, ce n’est pas une comédie musicale car il n’y aucune chanson nouvelle; ce ne sont que des chansons du répertoire. En général, dans une comédie musicale, on écrit une histoire, on compose un livret et des chansons qui vont dans le livret. Là j’ai juste fait le contraire! Je suis parti des chansons existantes et je les ai greffées dans ma vie ; l’idée était de retrouver les chansons que j’aimais à cette époque et de les réinscrire dans mon histoire . C’est vraiment un « road trip », un voyage qui va de Paris à Woodstock avec une bande de copains.

Avez-vous rencontré des difficultés d’un point de vue technique?
Pas vraiment car j’ai eu la chance de rencontrer un partenaire, Jérémie de Lacharrière, qui a adhéré à mon projet et les seules difficultés ont été les plus belles qui soient, c’est à dire trouver des artistes, des musiciens, des décorateurs, un metteur en scène ! et ça, c’est un beau travail parce qu’avec chacun, on réfléchit, on voit ce qui va ou pas et, pierre après pierre, s’est construit ce road trip musical et psychédélique... car c’était aussi l’époque des drogues hallucinogènes qui nous permettaient de voir le monde différemment - même pas longtemps- et grâce à un formidable créateur de vidéos, l’on a recréé des ambiances que j’avais vécues, des images que l’on peut avoir lorsque l’on consomme ce genre de drogues..Ainsi les spectateurs vivront cela aussi ; ils verront ce que j’ai vu.

Woodstock

Si vous deviez citer quelques souvenirs de cette époque-là?
Et bien je citerais des moments qui sont représentés dans le spectacle. Le moment où j’ai rencontré dans un camping un couple de hippies adorables qui m’ont fait découvrir le LSD; les soirées dans les bars à entendre cette musique américaine que l’on ne ressent pas pareil là-bas, forcément ; toutes ces rencontres que j’ai faits en chemin jusqu’à mon arrivée - qui n’a jamais eu lieu puisqu’il était impossible d’arriver jusque là-bas…Ce "Woodstock", c'est mon voyage tel que je l’ai rêvé.

Cette époque parlait à vos jeunes comédiens ?
C’est une époque qui ne leur paraît pas si lointaine parce qu’elle représente - peut-être pas un idéal- mais un moment où il s’est passé des choses importantes et du coup ils se sont documentés ou alors leurs parents leur en avaient parlé. La mode vestimentaire hippie revient à la mode régulièrement aussi ; et puis ce sont des musiciens et des chanteurs donc ils connaissaient ce répertoire donc ça n’a pas été très difficile pour eux de rentrer dans leurs personnages…D'ailleurs, au fond, il n’y a pas tant de différences que ça entre cette époque et aujourd’hui...mais ça personne ne peut me croire. Autant, quand j’avais vingt ans, les gens de l’entre-deux-guerres me semblaient des extraterrestres, autant là je ne sens pas autant de différences.

La sélection des tubes choisis a été compliquée?
Pas du tout puisque j’ai pris toutes celles que j’aimais! Après je me demandais si les musiciens étaient à même de reproduire, non pas la même orchestration mais le même son, la même émotion que ces musiques que j’écoutais alors ; on a fait des séances d’essai et j’ai été ébahi par la simplicité de ces musiques, orchestrées sur des rythmes très basiques. Il y a une telle foi dans l’interprétation qu’ils en font que, franchement, quand vous viendrez voir le spectacle, vous allez être ébahi aussi!

SerranoLaurent Serrano, metteur en scène

Woodstock : Quelles images cette période vous évoquait au départ et comment les avez-vous concrétisées artistiquement sur le plateau?
Il y avait d’abord un élément assez rigolo - remarque c’est pas forcément rigolo d’ailleurs -, c’est le LSD. Maintenant, avec la vidéo etc, on peut quasiment reproduire, même si c’est très subjectif, ce qui se passe quand on en prend. Un atout pour faire ressentir la spécificité de cette époque de libération sexuelle et des moeurs. La découverte de la drogue. Le mouvement hippie. 
Ce qui est intéressant, c’est qu’avec les vidéos et les projections, on peut produire quelque chose de vraiment très onirique. A un moment, par exemple, alors que les personnages croisent des gens un peu bizarres, fument un joint dans la forêt, sur l’écran LED, en fond de scène, on se retrouve avec des poissons….Oui, cette potentialité technologique m’a bien plu.

Quelles étaient les contraintes initiales du livret?
Il y a quatre tableaux pour quatre lieux différents et donc il a fallu imaginer comment passer de l’un à l’autre.

Les artistes jouent-ils les grandes figures musicales de cette époque?
Non, ça, ç'aurait été le piège…les chansons arrivent au fur et à mesure des situations. Parfois, évidemment, comme les protagonistes sont fans de ces artistes, cela autorise l’imitation et cela permet de voir surgir soudain sur scène ces grandes figures. Mais on n’a pas Jimmy Hendrix sur scène, par exemple, ça n’aurait pas marché.

Comment travaillez-vous avec vos comédiens?
De la manière la plus simple qui soit. Il y a un texte et le plus important c’est qu’il y ait une intention derrière chaque phrase prononcée. Le piège dans une comédie musicale, c’est qu’on met un peu de texte pour introduire la chanson mais que le plus important c’est la chanson ; notre idée était que le texte soit tout aussi important que la chanson ; chaque petite scène jouée a ainsi ses enjeux et son intérêt, ce qui explique le travail sur les intentions. Les interactions entre les personnages. Un travail très théâtreux dans la méthodologie..même si, après, bien sûr, on ne joue pas un grand classique.

Coté casting, du coup?
Les qualités de chant étaient hyper importantes, forcément, dans ce spectacle. Surtout qu’en plus on avait l’exigence que les acteurs puissent jouer eux-mêmes de la musique donc ce sont aussi des musiciens…mais moi, pour défendre ma partie, il fallait qu’ils jouent bien la comédie aussi et pour certains personnages, on a mis assez longtemps à les trouver. Et je suis très content d’eux et de leur niveau. Il y en a un par exemple qui joue de la guitare, il ne savait pas jouer une note au départ et il fait une chanson et assure un maximum. Avec cette équipe-là, on a vraiment monté les exigences. Ah...et puis ils dansent aussi…alors que ce ne sont pas des danseurs au départ..même si l’idée de la chorégraphie, ce n’était pas de faire des ballets. J’ai voulu une chorégraphe parce qu’il y avait des mouvements particuliers à connaître, propres à cette époque. Comme me le disait à ce titre un musicien de l'équipe, les gars qui jouent de la guitare , aujourd’hui, ils sont sur le rythme, avant ils étaient sur les notes ; c’est très curieux. Et ils ont un mouvement qui est lié à la note. Les moments chorégraphiés, c’est pas West Side Story, hein!…A un moment, ils dansent sur Aquarius, par exemple, et c’est comme un bande de jeunes qui ont vu Aquarius au théâtre et qui s’amusent à le danser.

WoodstockPour conclure?
Je crois que le plus important, finalement, c’est qu'on est face à une bande de jeunes. Vous voyez, dans "Le péril jeune" de Klapisch, y’a vraiment une ambiance comme ça. Un truc assez frais. Pour moi il était très important qu’on ait très vite cette ambiance-là. Ce qui est important aussi, c’est qu’il n’y a pas de personnage méchant dans cette histoire-là, ils vivent des mésaventures évidemment - il y a trois gangsters qui les braquent à un moment - mais il n’y a pas de personnages négatifs. D’habitude, le B.A.BA de la fiction, ce sont les gentils qui se battent contre les méchants et là on n’y est pas du tout …ce qui est au centre, c’est la petite vie de ce groupe ; je leur expliquais « regardez les comédies américaines des années 50, même "4 mariages et un enterrement", pourquoi ça marche? c’est parce que le spectateur a la banane de côtoyer des personnages drôles et touchants ».

Le site du spectacle : http://www.welcometowoodstock.com/

Welcome to Woodstock

De Jean-Marc Ghanassia
Mise en scène: Laurent Serrano
Décors, scénographie : Jean Haas
Création lumières: Jean-Luc Chanonat
Direction musicale et claviers : Philippe Gouadin
Création Vidéo : Olivier Roset
Création costumes : Cidalia Da Costa
Chorégraphie : Cécile Bon
Production : Pole Nord et CPM
Avec Geoffroy Peverelli, Magali Goblet, Pierre Huntzinger, Morgane Cabot, Margaux Maillet, Jules Grison, Xavier V.Combs, Yann Destal, Cléo Bigontina, Benoît Chanez, Hubert Motteau.

Dates et lieux des représentations: 
DU 15 septembre 2017 au 07 janvier 2018  -  LE COMEDIA  -  PARIS 10

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