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L’oubli des anges : un spectacle inclassable

l'oubli des angesPar Sylvie Gagnère - Lagrandeparade.fr/ L’oubli des anges s’intègre dans une pentalogie, les Âges de la Vie, qui parle d’amour, des différentes formes de l’amour, de celui de nos vingt ans, plein d’énergie et de jalousie, à celui de l’apaisement du milieu de la vie, en passant par le vrai, le beau, le libérateur. Et puis, il y a aussi l’amour perdu, celui que la mort déchire.

Née de la rencontre entre André Pignat (Compagnie Interface) et Sylvia Roux (Studio Hébertot), cette pièce, en forme de Requiem, explore la douleur de l’arrachement, la difficulté du deuil et la nécessaire séparation pour que renaisse la vie. André Pignat et Sylvia Roux ont la volonté de partager, de transmettre une certaine idée de la beauté de l’existence, de (re)mettre l’humain au cœur de nos priorités. Leur urgence ? « Retrouver la joie du Vivre Ensemble ».

Cela donne un spectacle inclassable : opéra, danse, récitation se répondent et s’entremêlent de façon assez hypnotique.

Au début, un homme qui, sous le regard de l’Ange, retire le linceul recouvrant le corps de celle qu’il a aimée. Il chante un requiem pour tenter sans doute de retenir son amour. Les chaînes à ses chevilles l’entravent, le rattachent au passé. La femme se relève, et danse. Elle danse sa vie, ses souvenirs, son histoire, accompagnée par les lamentations des chants, ponctuées de passages récités.

C’est étrange, envoûtant parfois, presque ennuyeux à d’autres. Géraldine Lonfat est parfaite, la chorégraphie, toute en nuances, alternance de fulgurances et de tendresse, emporte le spectateur. David Faggionato parvient à captiver de sa voix modulée, Thomas Laubacher et Daphné-Rhea Péllissier le rejoignent par moments, avec talent, même si l’on regrettera une sonorisation excessive qui écrase les nuances. Les qualités de récitante de Sylvia Roux ne sont pas en cause, sa voix murmure ou enfle au fil du texte, mais ce dernier est quelquefois un peu grandiloquent, pas toujours au niveau des émotions du chant et de la danse.

Tandis que la fin du spectacle achemine doucement le spectateur vers la renaissance, avec la symbolique des chaînes qui tombent, un tempo plus joyeux, les paroles sombres qui accompagnent le tout dernier solo dansé imposent une note désespérée et amère, alors que la danseuse semble exprimer une délivrance.

On a envie d’applaudir la performance, le beau travail de cette compagnie, le mélange audacieux des genres, mais on reste malgré tout sur sa faim parce que l’alchimie ne fonctionne pas à plein et que les moments parlés ne sont pas tout à fait à la hauteur de la partie lyrique et de la chorégraphie. Trop explicites sans doute, ils bloquent l’imaginaire du spectateur qui ne demande qu’à se laisser séduire…


L’oubli des anges, opéra-danse contemporain, Compagnie Interface


Conception et mise en scène : André Pignat et Géraldine Lonfat
Musique originale et lumières : André Pignat
Chorégraphie : Géraldine Lonfat

Avec Géraldine Lonfat (danseuse), David Faggionato (ténor), Sylvia Roux (récitante), Thomas Laubacher et Daphné-Rhea Pellissier (comédiens-chanteurs)

Durée : 1 heure

Dates et lieux des représentations :
Jusqu’au 20 mai 2017, du mardi au samedi à 21 h, le dimanche à 15 h  – au Studio Hébertot, 75017 PARIS

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