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Inséparables : "On sépare tout, grâce à la tronçonneuse!"

InséparablesPar Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ « On sépare tout, grâce à la tronçonneuse! », Bruno annonce rapidement la couleur : il ne cèdera rien à son ex-copine Nina, devenue sa colocataire. La frontière…matérialisée au sol de l’appartement ! C’est chacun son territoire, et pas de pitié : « Tu souris salope ! (…) et toi tu es poli connard ! ».

Cette distrayante comédie de Laurent Junca, mise en scène par Cyril Lecomte, raconte avec humour et énergie la période de colocation d’un couple brisé, qui s’est aimé… et qui s’est par la suite bien détesté. Le décor est si bien travaillé qu’il en est trompeur. Les personnages sont intéressants et le style recherché : chacun son allure, chacun son caractère ! Une représentation un tantinet caricaturé du couple trentenaire, auquel s’ajoutent des personnages hauts en couleur : un banquier excentrique et infidèle, sa femme pimbêche et matérialiste, ainsi qu’une belle mère irresponsable et provocatrice.  

Bruno et Nina ne se supportent plus. Par manque d’argent, ils passent du statut de couple au statut de colocataires. Les rancœurs sont telles qu’ils se disputent continuellement, et ce, même devant leur banquier.  Chacun souhaite récupérer l’appartement et n’hésite pas à ruser pour obtenir gain de cause. Lequel peut réussir à mettre de son côté le banquier peu scrupuleux…? Nina, par un heureux et hilarant hasard, utilise la carte du chantage. Jacqueline, la belle mère de Bruno, inquiète pour les affaires financières de son fils, met en avant ses atouts féminins. Cette dernière n’apprécie guère sa belle fille et se réjouit de la situation : les deux femmes usent et abusent de noms d’animaux dans leurs échanges houleux  « Sorcière, espèce de hyène », ce qui ne manque pas de susciter l’amusement général.
Les échanges sont vifs et piquants, mais des scènes « plus douces » trouvent aussi elles aussi leur place … à l’image d’une vie de couple. « Qu’est-ce qu’on a pu s’aimer… ! », « On rigolait toute la journée, plus mes blagues étaient mauvaises, et plus tu rigolais ! »; « Tu n’es pas nulle comme femme, tu es nulle comme co-propriétaire… ».

Dans cette pièce, se distinguent nettement deux parties : la première, assez lente, où l’on peut regretter la pauvreté et parfois même la grossièreté du texte… Elle plante le décor et présente les personnages. La seconde est, quant à elle, bien plus énergique et entraînante. Une scène y est particulièrement réussie : le repas des grandes révélations où l’hilarité et le folklore sont de mise. Les principaux traits de caractères des personnages comiquement caricaturés, une danse latine qui réchauffe l’atmosphère… Un bon moment divertissant qui fait ressortir le sourire aux lèvres.

Armelle Deutsh, dynamique et pétillante sur scène, livre une interprétation réussie de Nina, jeune femme sexy, malicieuse et rusée. Titoff, dans le rôle de Bruno, touche par la sincérité et la gaucherie de son personnage. Quant à Arielle Semenoff, elle reste très convaincante en vulgaire cougar déjantée.
Un sujet intéressant, une mise en scène bien menée, des comédiens justes et enthousiastes qu’il convient de découvrir au théâtre de la Michodière...si vous êtes amateur du genre!

Inséparables
Une comédie de Laurent Junca
Mise en scène : Cyril Lecomte
Comédiens : Armelle Deutsch ; Titoff ; Ariele Semenoff ; Loïc Legendre, Clémence Ansault.

- Jusqu’au 2 avril 2017 au Théâtre de la Michodière ( 4 Bis Rue de la Michodière, 75002 Paris)

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