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Le Bal : Antoinette, une adolescente au destin brisé

Le balPar Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Virginie Lemoine dira en ouverture de la pièce de théâtre : « Ma rencontre avec Denise Epstein, la fille d’Irène Nemirovsky, restera un moment émouvant et l’un des plus beaux de ma vie. » Propos que la comédienne répétera de nouveau à la fin du spectacle face à une salle conquise et à côté de Nicolas, le petit-fils de l’auteure éponyme, présent pour l’occasion. Quatre années furent nécessaires à Virginie Lemoine pour préparer l’adaptation du roman publié chez Grasset & Fasquelle en 1930. Un labeur au long cours qui vit le jour grâce à l’aide précieuse apportée par Denise Epstein, aujourd’hui disparue, à Virginie Lemoine.

L’histoire d’Antoinette âgée de quatorze ans raconte l’adolescence d’Irène Nemirovsky bousculée par une mère tyrannique et un père dont les silences ne feignent pas d’hautaines prétentions. Les parents décident d’organiser un bal auquel seront conviés des gens du monde. Antoinette demande la permission à son père et à sa mère de participer à la fête. Son rêve à la veille de ses quinze ans, rentrer dans le grand monde. Pour toute réponse, sa mère la somme de rester à sa place et de disparaitre de sa vue. Les Kampf ont hâte de montrer au parterre d’invités leur fortune. La mère se révèle odieuse, arrogante et soucieuse de sa personne face au temps qui passe. Elle ne manifeste aucun élan d’affection maternelle pour sa fille qu’elle considère comme une entrave à sa vie. Le père, homme de bourse, se montre étriqué et faussement présomptueux. Dans un décor années 20, Antoinette se languit de ne pas pouvoir s’épanouir comme les filles de son âge. Epiée de tous les instants par une mère méprisable, l’adolescente a pour seule distraction les cours de piano enseignés par une vieille fille acariâtre.  
Telle fut l’adolescence que vécut l’auteure et qu’elle décida de traduire dans un livre.  Une façon de se libérer d’un poids de jeunesse exprimé avec des accents graves et des points de suspension en guise de ponctuation. La narration, un concentré d’images et de souvenirs évoqués avec ironie et cruauté, rêve et rébellion.
Le Bal, mis en scène par Virginie Lemoine et Marie Chevalot, la découverte d’une parenthèse existentielle d’Irène Nemirovsky. Une brillante auteure tragiquement disparue comme des millions de victimes dans les camps de la mort à Auschwitz en 1942. Lourd et douloureux fut le tribut des Juifs dans les années 40, la famille d’Irène Nemirovsky n’y échappa pas. Lucie Barret interprète Antoinette avec une gravité teintée de tristesse et de colère. Le ton s’accorde aux méprises de sa mère avec justesse et intensité jusqu’à la vengeance ultime intentionnelle. Lucie Barret manifeste une dynamique de tous les instants, même si la larme tutoie l’œil dans la lassitude et le déni maternel. La comédienne rentre de corps dans le personnage de l’histoire en signant une belle prestation et ressuscite ainsi le souvenir d’Irène Nemirovsky. Brigitte Faure incarne la mère avec un tel degré de cruauté qu’on peine à croire que ce genre de personnage existe dans la vraie vie. Un rôle assumé avec exigence car la violence dans le propos ne faiblit jamais. Serge Noël se cache derrière le père et ce dernier se joue du comédien car l’un est l’autre dans un jeu d’invraisemblance et d’absurdité. La mise en scène convainc la salle qui assiste émue à l’histoire d’une adolescente plus tout à fait une enfant et pas encore assez grande pour se confronter aux adultes.

Le Bal d’Irène Nemirovsky adapté par Virginie Lemoine et Marie Chevalot, une virgule théâtrale émouvante interprétée avec l’art et la manière.

Le Bal
D'Irène NEMIROVSKY

Adaptation: Virginie LEMOINE

Mise en scène :  Virginie LEMOINE et Marie CHEVALOT
Avec 
Lucie BARRET
, Brigitte FAURE
, Serge NOEL, 
Françoise MIQUELIS, 
Pascal VANNSON

Dates et lieux des représentations :

- Du 28 Janvier 2017 
au 30 mars 2017  - Du mardi au samedi à 19h

 - Relâches exceptionnelles les :
- 2, 10, 24 et 25 février 2017
- 18, 24, 25 et 28 mars 2017 au Théâtre Rive Gauche, 6, rue de la Gaîté 75014 Paris
En Métro :  Quatre stations de métro desservies par quatre lignes de métro :
    •    Station Edgar Quinet : Ligne 6 – c’est la plus proche
    •    Station Montparnasse : Ligne 4, 6, 12, 13
    •    Station Gaîté : Ligne 13
    •    Station Vavin : Ligne 4

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