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A la recherche du « Là » avec la Compagnie Baro d'Evel

La« Là » ce sont trois personnages. Une femme. Un homme. Un corbeau. Dans un décor d’un blanc immaculé, les artistes s’observent, communiquent, cheminent, à la recherche d’un lieu. « Là ». Une performance artistique qui multiplie les genres. Cirque ? Chant ? Danse ? Peinture ? Art.

Dans ce spectacle, tout semble étroitement imbriqué. Scène, circassiens et objets évoluent ensemble. Les corps se frottent aux murs tels des pinceaux, traçant des traits noirs qui transforment la scène en tableaux à la Cy Twombly. Les artistes qui portent des vêtements sombres se briment du blanc des murs. Seul le corbeau demeure identique, vêtu de sa robe noire et blanche. Droit. Fier. Là.

Les comédiens cherchent l’unisson avec le corbeau. Cet état qu’ils peinent à décrire, à la fois évident et abstrait. Ils explorent ensemble. Sans arriver à se comprendre. Ils se coupent la parole. Ont des discussions insensées. L’homme questionne sa partenaire. Celle-ci répond par une longue onomatopée, qui se transforme en cri extatique. Son compagnon, d’abord perdu tente de l’imiter. Pour la comprendre. L’une veut démêler une corde, l’autre veut la questionner. L’un danse, l’autre palabre. L’un chante, l’autre s’éloigne. Pourtant, sans trop savoir pourquoi ni comment, ils vont se retrouver autour dans un langage commun. Celui du corbeau, qui bat de ses ailes noires, sautillant d’un bras à l’autre, se perchant sur la tête de la circassienne, pour former une colonne à 3.

Les deux artistes sur scène font les clowns, chantent, peignent, se portent, dansent. Un mélange des genres. On comprend mieux cette pluralité au regard de leur parcours. Camille Decourtye est passé par le conservatoire où elle a développé sa belle voix avant de s’orienter pleinement vers le cirque, passant par le prestigieux Centre National des Arts du Cirque (CNAC). Blaï Mateu Trias lui aussi se formera au CNAC rencontrant des metteurs en scène du milieu de la danse. Des circassiens donc. Mais qui s’éloignent de ses carcans. Si apparaissent quelques portés, du jeu icarien dont le voltigeur est le corbeau, ce ne sont que des clins d’œils discret à leur discipline. L’exploit des acrobaties sont mises au placard. L’important est ailleurs. Car les artistes se centrent sur le propos.
Un autre élément intéressant quant à leur manière de faire du cirque repose sur la place des animaux. Dans le cirque traditionnel, les lions et les éléphants ont une place de choix, où le dresseur montre sa supériorité devant l’animal. Ici, le corbeau est un acteur comme les autres. L’égal des hommes. L’animal n’est pas en cage, pas plus qu’on ne lui impose des mouvements. Les circassiens invitent le corbeau à s’envoler, à revenir, à se déplacer. Cette relation est un échange. Non une contrainte.
On pourrait être surpris de voir du cirque au festival « Montpellier danse ». En réalité la frontière entre danse et cirque est tellement fine. Les deux circassiens se plaisent à jouer sur cette limite, pour finalement nous montrer qu’elle n’est que théorique. L’important étant plus haut, celui de transmettre des émotions.
Le cœur du cirque, « l’art du déséquilibre » comme le définit Goudard demeure. Entrer sur scène en percant un trou dans le mur. Se déplacer avec maladresse, à deux doigts d’une chute douloureuse. Déséquilibrer la perception du spectateur pour créer des émotions.

« Là » est un spectacle poétique qui nous transporte dans son univers. Les comédiens cheminent à la recherche d’un état. Le « là » que le corbeau véhicule. Une performance artistique savoureuse.

Là
Auteurs et artistes interprètes : Camille Decourtye, Blaï Mateu Trias et le corbeau pie Gus
Collaborateurs à la mise en scène : Maria Muñoz, Pep Ramis - Cie Mal Pelo
Collaboratrice à la dramaturgie : Barbara Métais-Chastanier
Scénographie : Lluc Castells assisté de Mercè Lucchetti
Collobaration musicale et création sonore : Fanny Thollot
Création lumières : Adèle Grépinet
Création costumes : Céline Sathal
Musique enregistrée : Joel Bardolet (arrangements des cordes), Jaume Guri, Masha Titova, Ileana Waldenmayer, Melda Umur
Construction : Jaume Grau et Pere Camp
Régie générale : Cyril Monteil
Régie plateau : Flavien Renaudon
Régie son : Brice Marin
Photos : FrancoisPasserini 

Production - diffusion : Laurent Ballay, Marie Bataillon
Production : Baro d’evel
Coproduction : Festival Montpellier Danse 2018, GREC 2018 festival de Barcelona et Teatre Lliure à Barcelone, Théâtre Garonne, scène européenne, Espace Malraux, scène nationale de Chambéry, ThéâtredelaCité - CDN Toulouse Occitanie, Pronomade(s) en Haute-Garonne, CNAR, L’Archipel, scène nationale de Perpignan, CIRCa, Pôle National Cirque, Auch Gers Occitanie, Le Parvis, scène nationale Tarbes-Pyrénées, Les Halles de Schaerbeek – Bruxelles, Le Prato, théâtre international de quartier, pôle national cirque de Lille, L’Estive, scène nationale de Foix et de l’Ariège, le festival BAD à Bilbao

Le projet est bénéficiaire du projet de coopération transfrontalière PYRENART, dans le cadre du programme Interreg V-A Espagne-France-Andorre POCTEFA 2014-2020 - Fonds Européen de Développement Régional (FEDER). Avec le soutien de la MC 93, scène nationale de Seine-Saint-Denis à Bobigny et de l’Animal a l’esquena à Celrà. 
Avec l’aide à la création de la DGCA, Ministère de la culture et de la communication et du Conseil départemental de la Haute-Garonne. La compagnie est conventionnée par le Ministère de la culture et de la communication - Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Occitanie / Pyrénées- Méditerranée et la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée.

Durée : 1 h 15

Dates et lieux des représentations:

- Les Jeu. 28 juin à 20h & ven. 29 juin 2018 à 18h au Théâtre la Vignette ( Avenue du Val de Montferrand, Montpellier ) dans le cadre du Festival Montpellier Danse
- Du 08 au 10 juillet 2018 à BARCELONE (CAT), GREC Festival de Barcelona
- Du 27/09/2018 au 14/10/2018 à BARCELONE (CAT), Teatre Lliure de Gràcia
- Les 19 et 21 octobre 2018 à AUCH, Festival du cirque actuel
- Le 27/10/2018 à BILBAO (ES), Festival BAD
- Les 02 et 03 novembre 2018 à PERPIGNAN, Théâtre de l’Archipel scène nationale
- 24/01/2019 au 08/02/2019 à TOULOUSE, Théâtre Garonne avec le ThéâtredelaCité
- Les 14 et 15 mars 2019 LILLE, le Prato
- Les 19 et 20 mars 2019 à BRUXELLES (BE), Halles de Schaerbeek
- Les 17 et 18 mai 2019 à FOIX, L’Estive scène nationale
- Les 20 et 21 mai 2019 à TARBES, Le Parvis Scène nationale Tarbes-Pyrénées

- Les 11, 12 et 13 septembre 2019 à GENÈVE (CH), La Bâtie – Festival de Genève
- Les 5 et 6 décembre 2019 à Cognac, L’Avant Scène
- Les 14 et 15 février 2020 à SÉVILLE (ES), Teatro central
- Les 6 et 7 mars 2020 à INZINZAC LOCHRIST, Trio…s avec le Théâtre de Lorient
- Du 17 au 20 juin 2020 à PARIS, Théâtre de la ville

Autres spectacles de la compagnie que nous avons vus:

mazutBaro d'evel cirk cie : un bestiaire de plumes, de sabots et de jambes pour rendre hommage à la vie tournoyante

 

Mazut : l’homme est une bête comme les autres

Par Julie Cadilhac - 21 novembre 2012 / (c)Alexandra Fleurantin/

Mazut, c’est l’union somptueuse de deux artistes et la présence bienveillante d’un compagnon canin pour un hommage mémorable à l’instinct animal qui bouillonne dans nos veines.
S’y tisse une métaphore chevaline filée d’une grande poésie qui « transporte » l’oeil du public fasciné par le mariage éblouissant de la danse, des acrobaties circassiennes, du clown et du chant. Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias manifestent un engagement physique et intense total , une complicité palpable et un talent éclatant. Mazut décline des images fortes et la voix de Camille Decourtye , émouvante et mystique, finit d’empoigner le coeur. Tous les arts contribuent à trouver « un mouvement primitif » et le plateau ne cesse d’être une toile mouvante où se dessinent des formes picturales empruntées « aux mystères de l’art naïf, de l’art des fous ou des graffitis de rue« et des jeux de lumières superbes. S’y additionne un univers sonore singulier avec lequel ,goutte après goutte, le sens fait des ricochets d’une situation à l’autre. La compagnie franco-catalane Baro d’Evel offre assurément un moment circassien d’exception qui fait hennir de plaisir et mérite des applaudissements au galop!

Mazut
Direction artistique et interprétation: Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias

Collaborateurs : Benoît Bonnemaison-Fitte : « Bonnefrite »

Dessinateur et graphiste : Maria Muñoz et Pep Ramis : Mal Pelo , groupe créatif, travail autour du mouvement

Création lumière : Adèle Grépinet

Création son : Fanny Thollot

Costumes : Céline Sathal

Ingénieur gouttes : Thomas Pachoud

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