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Les ronces : Cécile Coulon, variations sur un même thème

coulonPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / A 16 ans, elle a publié son premier roman. Douze ans plus tard, sur son CV, pas moins de huit romans. Et aussi un tout récent « Eloge du running ». Et un premier recueil de poésie, joliment et simplement titré « Les ronces ». Née en Auvergne, résidante de Clermont-Ferrand à proximité de volcans éteints, Cécile Coulon est une écrivaine de grand fond. Elle est venue à l’écriture, parce que c’est autrement plus facile et autrement moins coûteux que son autre passion, le cinéma. La poésie, « Les ronces » ? Elle répond : « Ce recueil est en réalité la fin d’un processus de dix ans d’écriture en gros. Je croyais qu’en France, la poésie comme celle que je pratique, narrative, sans rimes, n’intéressait personne. Alors j’ai fait un test. Je me suis mise sur Facebook pour mettre des poèmes en ligne. En fait, je me suis servie des réseaux sociaux comme d’un laboratoire parce que lire de la poésie c’est particulier, ça oblige les gens à prendre le temps, le contraire du zapping et de la consommation rapide ». Et là, surprise. Ça a fonctionné, une communauté de lecteurs a vu le jour, a grandi « autour de ces poèmes, ce qui a infirmé ce que je pensais de l’indifférence généralisée à l’égard de la poésie, confie Cécile Coulon. Et puis certaines personnes m’ont dit qu’il fallait faire une version papier... » Par un contact passionné de poésie, la jeune femme est mise en relation avec un éditeur parisien. C’est donc "Les ronces"…

Elle qui revendique un goût immodéré pour la poésie de Charles Bukowski ou encore Charles Reznikoff et qui, dans ses romans, joue l’universel est passée là dans ses poèmes à l’intime, à l’autobiographique. « Ce recueil est comme un journal d’écriture. Chaque poème est un conte, une micro-nouvelle, une petite histoire car c’est ce que je préfère faire, raconter des histoires ». Elle dit aussi : « Le principe d’un poème c’est que tu te retrouves dans ce que quelqu’un va te raconter en l’espace de trente secondes, soit tu rentres tout de suite dedans, soit tu laisses tomber. Soit ça te percute, soit ça te contourne mais pas les deux. Un poème, quand tu es lecteur ou lectrice, te met face à quelque chose que tu vis mais que tu n’étais pas capable de nommer… »
En ouverture des « Ronces », le ton est donné avec « J’aimerais vous offrir des frites ». Puis, il y a « Les herbes sauvages », « Vivre dans les hautes lumières »… Plus loin, « Puisque j’ai ton sang », « Le buffet de la gare », « Origines du chagrin »,… et on s’en va avec « A vendre » : « C’est un morceau de terre noire entre deux vallées / entretenues par des troupeaux de vaches, de brebis / et des orages furieux ; / c’est dans le poing fermé des falaises / un minuscule caillou en forme de maison (…) ». « Les ronces », longs poèmes narratifs de Cécile Coulon, variations libres sur un même thème (la vie, l’amour, la mort, la nature), poésie au quotidien, c’est furieusement piquant et follement protecteur. C’est aussi savoureux qu’une confiture de ronces- on consomme sans modération aucune !

Les ronces
Auteur : Cécile Coulon
Editions : Le Castor Astral
Parution : 16 mai 2018
Prix : 15 €

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