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Capitaine frites : un roman poétiquement barré d'Arnaud Le Guilcher

Capitaine fritesPar Nicolas Bodou - Lagrandeparade.fr/ « Regarder les trains qui passent, quand on n’est pas chef de gare, ça permet de se faire une idée assez juste de l’infini… »
L’Afrique, terre de contraste ! C’est là-bas que nous emmène Arnaud le Guilcher, plus précisément au Yabaranga : ne cherchez pas sur internet, ça sort tout droit de l’imagination de l’auteur ... ou peut-être pas tant que ça… Nous suivons les tribulations d’Arthur Chevillard, qui ne va pas bien du tout. Vivant une séparation que l’on peut qualifier d’apocalyptique, il décide de partir grâce à son travail pour le Yabaranga, pays d’Afrique en pleine reconstruction, et récemment libéré du jouc d’un tyran mégalomane… Il se voit confier la mission délicate et « philanthropique » d’introduire un poisson d’Amazonie au Yabaranga, pour le compte d’un grand groupe pétrolier : Motal.

[bt_quote style="default" width="0"]Motal était la première puissance pétrochimique française(…) Motal se servait dans le garde-manger de l’Afrique en laissant, après son passage, la cuisine dans un état dégueulasse. [/bt_quote]

Mais tout ne va pas se passer comme prévu, c'est un peu compliqué pour Arthur ! A cause de crises de paludisme qui se traduisent par du Michel Sardou chanté à tue-tête, de rastas blancs adeptes de air-djembé, d'une guerre civile opposant Remus et Romulus (oui c’est très varié !),  et surtout de son ex-femme, (le genre de femme dont les hommes rêvent secrètement de ne jamais croiser la route) qui lui fera la surprise de revenir compliquer un peu plus sa vie déjà bien bordélique ! Accompagné de son fidèle Tiburce, un local censé l’aider dans sa tâche,  qui a la particularité d’être d’une discrétion à toute épreuve : « On ne l’entend jamais venir (…) On a le sentiment de vivre avec un Poltergeist, un peu. Comme si on avait un ami imaginaire. Sauf que Tiburce n’est ni mon ami, ni imaginaire(…)  “C’est pas ma faute. Mon grand-père était chasseur d’antilopes“. Je vois pas le rapport…Le mien était grand clairon à la fanfare de Vaux-le-Vicomte, ça ne m’autorise pas à dégainer une trompette dès que j’entre dans un lieu public… » Ainsi que de Roani, un indien d’Amazonie spécialiste en poisson d’eau douce ! Vous voyez l’tableau…!!

Pour son cinquième roman, Arnaud Le Guilcher revient avec sa poésie burlesque, son humour acéré et ses formules qui font mouche ! Son goût certain pour les personnages loufoques ne s’est pas perdu sur le long chemin qui mène à l’Afrique, bien au contraire ! Michel Sardou sera-t-il de la partie ? Connaissez-vous tout ce qu’il faut savoir sur le Boubou et le tamanoir ? Le mieux à faire pour élucider tout ça et de lire Capitaine Frites !

Un roman poétiquement barré, qu’on referme avec l’envie de savoir où nous emmènera le prochain voyage de ce monsieur, qui a fait un sacré bout d’chemin depuis Sandpiper !!

[bt_quote style="default" width="0"]Pour éloigner la connerie, il faut parfois la laisser rebondir sur un épais mur de silence.[/bt_quote]

Capitaine frites
Auteur : Arnaud Le Guilcher
336 pages - 19,50€
Editeurs : Robert Laffont
Parution : 18 août 2016

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