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Ni de jour ni de nuit : il n’y a pas de rédemption…

jour nuitPar Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ Le nord du Mexique, Monterrey…la rencontre entre Fernanda et Julio devient vite une relation passionnelle, brûlante, exaltée, aveugle. Mais le jeune homme ne se dévoile jamais, il est toujours accompagné de garçons douteux, méfiants, des hommes de mains peu scrupuleux et corvéables à merci. Julio est « ambitieux et indifférent. Beau, conscient d’être seul au monde. Il fume comme pour se retrouver seul avec lui-même. Se sentir. Se regarder. Il fume. Dans son esprit, il n’y a que lui, rien ni personne d’autre. Orgueilleux. Beau. Chemise noire ouverte. Débardeur noir. » Le couple vit dans diverses villas, luxueuses planques, et rarement seul, toujours escorté par ces gardes armés… Julio fréquente des politiciens douteux, corrompus…des prostituées, proxénètes…Julio et sa bande sont les maîtres d’un territoire qu’ils patrouillent avec fermeté : » Il ne m’arriverait rien tant que je serai avec Julio. Jamais. Dans cette putain de ville où il y a des morts tous les jours, où les affrontements entre militaires et politiciens ne respectent aucun de ceux qui ont le malheur de se trouver au mauvais endroit, j’étais la femme la plus protégée. La plus chère. » L’argent est facile, trop facile, et son origine suspecte ; dans les soirées bling-bling on croise la potiche « maquillée comme une voiture volée ». Dans son insolence, son agressivité, son inconscience, son insoumission, Fernanda s’exclue de la normalité, "Une fille normale sait bien que le bonheur ne s’obtient finalement jamais"… elle s’isole de Sofia sa sœur, de Cynthia sa nièce, de Dante son meilleur ami, de ses études. Narratrice de cette odyssée dévastatrice, barbare, violent, Fernanda est d’un cruel réalisme et d’une surprenante lucidité : "Dans le fond je suis un animal asocial. Je ne supporte pas ce besoin débile d’être tous ensemble, formant avec les autres un banc de poissons, comme ces familles heureuses qui partent en voyage dans une voiture, serrées comme des sardines. Je ne supporterais pas d’avoir un chien qui, jour et nuit, me reniflerait le cul, d’avoir quelqu’un qui me surveille et sache constamment où je vais."

Un premier roman dur, sensible, puissant, une écriture efficace, des dialogues forts, violents. Une lecture captivante pour une issue inattendue.

Ni de jour ni de nuit
Auteure : Orfa Alarcon
Traduction : traduit de l’espagnol(Mexique) par Mélanie Fusaro
Editions : Asphalte

Date de parution : 8 mars 2018
240 pages - Prix :  21 €

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