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Soudain, j’ai entendu la voix de l’eau : « Nous existons simplement au gré de ce qui nous arrive… »

SoudainPar Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ A la mort de leur mère, Miyokô l’ainée et Ryo son jeune frère reviennent habiter dans la maison de leur enfance. L’histoire pourrait être banale, sans grand intérêt, mais la plume d’Hiromi Kawakami, cette écriture délicate, sensible, magique même, nous transporte dans un autre temps, un autre monde ou derrière la banalité et le quotidien des gestes, l’on découvre un passé singulier, douloureux. "La mort de maman est comme la borne de ma mémoire." Cette mère illuminait leur existence, les protégeait contre les secrets d’une paternité ambiguë, leur apprenait la vie, la guerre et la mort. Dans cette maison rejaillissent les parfums de l’enfance, les bruits familiers des horloges, la sérénité du jardin, mais aussi les caresses incestueuses, l’équivoque des relations, le mystère du père…

 

[bt_quote style="default" width="0"]Je t’aime. Encore des mots dont je ne saisis plus le sens. A force d’être répétés, les mots se sont désagrégés, disloqués, désarticulés. [/bt_quote]

La quiétude de leur quotidien est troublée par les souvenirs de la guerre, les tremblements de terre, l’attentat au sarin en 1995 dans le métro de Tokyo ; ces évènements leur font prendre conscience de la fragilité, de l’incertitude de la vie, et leur font sentir et approcher la mort.

[bt_quote style="default" width="0"]Nous existons simplement au gré de ce qui nous arrive. Nous sommes ce que nous sommes par hasard. [/bt_quote]

Avec sobriété, poésie et tendresse, Hiromi Kawakami nous fait effleurer l’émotion du désir, du plaisir, les subtilités des regards, des frôlements, la beauté du licencieux.

[bt_quote style="default" width="0"]Mais je me demandais si on ne trouvait pas une sorte de jouissance à se tourmenter. Exactement comme quand on arrache plusieurs fois la croûte d’une égratignure qui commençait à se former, et qu’on prend plaisir à faire durer le mal… [/bt_quote]

Le texte est lumineux, riche ; les acteurs s’abandonnent et se laissent enlever par l’amour….une vraie tragédie !

Soudain, j’ai entendu la voix de l’eau

Auteure : Kawakami Hiromi

Traduction : traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu

Editions : Philippe Picquier

Prix :18,50€ - Parution: 6 octobre 2016

 

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